Histoire

Toute son histoire est marquée dès la période romaine par la présence d'un pont d'importance stratégique. En effet, c'est là que les romains et peut-être déjà précédemment, implantent le changement de rive. Presque tout le cheminement aval se faisait sur la rive droite. C'est là, à Saint-Clément, que soudain le cheminement principal qui s’enchaîne se pratiquait maintenant rive gauche.

Au niveau du pont actuel, l’administration y fixe en 1888 le point haut du flottage (technique utilisée pour le transport du bois). Le sapin de St Clément est renommé de très bonne qualité.

Saint-Clément fut donc l'avant-poste militaire du carrefour Guillestrois. Mais Saint-Clément fut aussi la communauté gardienne de ce lieu.

Le village est érigé en paroisse au XIème siècle. Réotier et Saint-Clément ne formaient alors qu’une seule communauté nommée "Mandement de Réotier".

Le chapitre d'Embrun était seigneur majeur de Saint-Clément, l'empereur se réservant le haut domaine jusqu'en 1276.
À cette date, il le donna à l'archevêque d'Embrun qui en demeura le maître jusqu'à la Révolution.

Le 1er août 1692, lors de l'invasion du Duc de Savoie, un violent combat eut lieu au pont de Saint-Clément entre l'armée du Duc et le régiment Royal-Irlandais qui dut céder. Lors de son retour, le duc fit sauter le pont et incendier le village.

C’est aux maîtres lombards constructeurs à cette époque des églises romanes que l’on doit cette construction. Si la tradition lui a conservé le qualificatif de sarrazine, c’est certainement que sa forme pouvait évoquer un guerrier sarrazin sont l'aspect redouté a vécu longtemps dans la conscience populaire.

Une église dédiée à saint Clément existait dès le XIIème siècle dans ce village ; elle ne devint paroissiale qu’au XIIIème siècle. En 1516, on y trouve des chapelles de Sainte-Anne, Saint-Jean-l’Évangéliste et une troisième fondée par Balthazard Savine. Avant 1742, on avait fondé d’autres chapelles sous le titre de Saint-Antoine, Saint-Jean-du-Souchier, Saint-Jacques et Saint-Philippe et Notre-Dame-de-Pitié. Plusieurs n’existaient plus en 1783.
A cette, date le clergé paroissial se composait d’un curé et d’un vicaire ; l’abbé de Boscodon était collateur de la cure et décimateur : il avait succédé aux droits de l’abbaye de Sainte-Croix de Châteauroux, unie à Boscodon en 1293, et qui avait elle-même reçu, en 1124, une donation à Saint-Clément de Guy Berton et de sa femme Avicie, nièce de Guillaume, archevêque d’Embrun.

Un hôpital était établi à Saint-Clément dès 1306 et il existait encore au XVIème siècle.

Administration et Justice : Saint Clément dépendait d'Embrun au point de vue administratif et du juge des châteaux épiscopaux.

Si la République n’avait pas été renversée par Bonaparte, la commune aurait peut-être continué à s’appeler “Mille Vents”, nom qu’on lui avait donné pendant la Terreur pour remplacer celui trop catholique de St Clément.

Après la réorganisation administrative due à la Révolution et à Bonaparte, St Clément devient une des nombreuses communes françaises régies par les mêmes lois centrales. Comme le pensent beaucoup d’historiens, c’est la fin de l’histoire locale.

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